Il est 5 heures du matin. Je regarde par la fenêtre, il n'y a personne. Marie-Ève prend son éternel biberon de nuit. C'est à ce moment que, livrée à la seule vision de mon cœur, je contemple, les yeux fermés, les belles images qui surgissent dans ma tête.
Je revois avec amour cette enfance heureuse que tu m'as donnée, cette affection que tu me prodiguais alors qu'enfant et même adolescente je venais me blottir dans tes bras dès qu'un petit malaise envahissait ma vie.
Je me revois enfant, alors que janvier faisait rage et qu'agenouillée devant moi tu m'enroulais mon grand foulard de la tête jusqu'au cou et me laissais juste les yeux pour mieux voir et profiter des joies de l'hiver.
Je revois aussi tous ces sacrifices, ce don complet de toi pour que toute la famille ait sa juste part de ton aile protectrice. Que de marmites sur le feu, que de pansements sur mes blessures! Jamais nous ne manquions de rien. Que de dimanches soir ou je partais pour le cégep et que je dévalisais le frigo et que tu ne disais jamais rien! J'ai aussi la douce nostalgie de Cachoux, Polux, Duc, Irma que nous avions en guide de compagnons.
Dans ma tête, je revois les dernières images encore fraîches dans ma mémoire, celles où, tour à tour, tu nous as vus partir dans la voie de notre destin adulte. Et c'est encore avec le sourire que tu bénissais notre choix, même si au fond de toi tu aurais voulu nous garder éternellement.
Mais quelle joie, je pouvais retrouver dans tes yeux lorsqu'un de mes frères ou de mes soeurs déposait sur tes genoux un nouveau-né qui venait faire de toi une grand-mère adorée! Et voilà quelques souvenirs décrits en quelques lignes, le reste demeure dans mon coeur.
À toi, maman, à ta patience, à ta douceur, à ton écoute, UN GROS MERCI!
Je t'aime,
Lise